Un jour (One day) de David Nicholls 💚💚

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Je hais les romans d'amour.
Je hais les bad boys en littérature.
Je hais la figure de la bonne copine un peu niaise.
Comment j'ai fait pour aimer?

Extrait: "Tu es sublime, espèce de vieille bique, et si je n'avais qu'un seul cadeau à te faire pour le reste de ta vie, ce serait ça. Une bonne dose de confiance en soi. Voilà ce que je t'offrirais. Ça, ou une bougie parfumée — j'hésite encore."
C'était une citation Dexter Mayhew, sponsorisée par le Cercle des poètes de la rue 🌷

Rien qu'un seul passage suffit à annoncer la couleur du livre: une bonne dose d'amour vache, des sentiments refoulés mais surtout la rencontre de deux âmes soeurs.

Mais de quoi cela peut-il bien parler?
Le 15 Juillet 1988, le jour de la Saint-Swithin, les fraîchement diplômés Emma et Dexter se réveillent dans un appartement à Edimbourg: ils viennent de passer une nuit ensemble. Ils deviendront meilleurs amis. Pendant vingt ans, ils ne cesseront de s'écrire, de s'adorer, de se soutenir et de se déchirer, sans même se rendre compte que quoi qu'ils fassent, ils resteront toujours liés.

Ca va, je suis pas trop partie dans un résumé à la Feux de l'amour? Pour pouvoir en rassurer certains, je pourrais dire que c'est un livre qui peut convenir à beaucoup de lecteurs (même à moi, la dernière à lire ce genre de comédies romantiques). Ce qui ressort à la lecture, c'est surtout le caractère des protagonistes. D'un côté, vous avez Emma, le point noir de l'histoire. Au fur et à mesure des années elle devient de plus en plus désespérante, à passer sa vie entière à se torturer sur son physique, son avenir, sa vie en général, sa relation avec Dexter, ses histoires d'amour ratées, ses jobs de m**** sans bouger ses fesses pour faire changer les choses. C'est le cliché typique de la bonne copine/poire que l'on retrouve tout le temps dans la littérature contemporaine. J'admets qu'il y a sans doute une raison à cela mais pourquoi tant de haine? Heureusement qu'il y a deux personnages principaux, car sinon j'aurais bouffé le bouquin avant d'être arrivée à la moitié. Car notre individu n°2, Dexter, il a de la classe (à part pour son prénom: à croire que c'est le petit fils de Columbo!). Parce que le petit Dex, sous sa roue de paon, son argent et son allure de playboy, c'est un gars qui se laisse entraîner dans des plaisirs faciles comme un bébé à qui l'on tendrait un hochet. Il est également capable de jouer au salaud sans même s'apercevoir de ce qu'il fait! A part le côté infantile et vulnérable, il m'a beaucoup fait penser à Dom Juan et sa course aux plaisirs pour échapper au temps. Résultat: ça donne un héros bien complexe, bien savoureux qui brise le mythe du héros masculin tout parfait, tout beau, tout mignon. 
Voilà pour les petites personnes sur lesquelles la magie de David Nicholls va s'exercer. Que vous soyez blasés par la longue série des romans Harlequin ou fan inconditionnel des histoires d'amour, ce côté un peu rose ne va pas vous rebuter, puisque l'auteur l'a caché sous des couches et des couches de sarcasmes. Ce roman est cruel, il faut le dire, car derrière les piques que les deux amis se jettent à la figure il y a des sentiments refoulés qu'ils s'amusent presque à blesser. Une bonne partie du livre se base sur une bataille langagière entre Dexter et Emma, pour savoir lequel sera le plus détaché de l'autre, aura la vie la plus réussie sans se douter qu'ils ne le font que parce qu'ils veulent se prouver à eux-mêmes qu'ils sont très bien sans l'autre. Pour peu, on penserait aux Camille et Perdican de Musset.
Et on arrive maintenant sur mon terrain préféré: les années 80/90. C'est la raison pour laquelle j'ai emprunté ce livre, juste pour pouvoir me plonger dans cette Angleterre en ébullition de la fin XXe. A chaque fois, je trouve ça génial de me retrouver catapultée dans cette époque que je n'ai pas connue et sur ce point le roman n'est vraiment pas décevant. Pour un peu, on ressortirait les vieux vinyles, les walkman et les Doc Martens!
A cet endroit de la critique, vous vous dites: "Mais elle nous a tout spoilé! Ca sert plus à rien de le lire!". Que nenni! Sans doute vous vous attendez à une fin du style Coup de foudre à Notting Hill ou Valentine's Day ou Grey's Anatomy (c'est dur de les caser, alors j'en profite!) mais non. Il n'est pas bête l'auteur, il a dû se dire "Tiens, on va s'amuser un peu!" du coup on se retrouve là comme un âne courant après une carotte avant de se rendre compte que c'est un jouet en plastique! 
Mais je ne voudrais rien vous dévoiler. Courez vite à la recherche de ce (gros) livre!




Commentaires

  1. Bonjour ! Quelle chronique ! J'aime beaucoup ton style d'écriture ! Et je dois dire que grâce à toi ce livre m'intrigue mais il me rappelle un film que j'ai vu. Bien à toi, MissAvy du Bookly&co.

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    1. Merci beaucoup! :) En effet, ce livre a été adapté en film (du même nom), avec Anne Hathaway (que tu as peut-être reconnue sur la couverture)! Il se pourrait que je fasse une critique dessus, un jour... :)

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    2. De rien ! Effectivement, maintenant que tu le dis ! Merci à toi pour ta réponse qui m'a éclairé. Un jour sans doute Rires Bien à toi ! MissAvy du Bookly&co

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