Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes - Millénium 1 de Stieg Larsson ☆☆☆
Vous voulez étudier des nazis, des cathos intégristes et des psychopathes dans leur environnement naturel? Alors ce livre est fait pour vous!
"C'était maintenant devenu un événement annuel. L'homme qui recevait la fleur fêtait ce jour-là ses quatre-vingt-deux ans. Il sortit le paquet de l'enveloppe et retira le papier cadeau. Puis il souleva le combiné du téléphone et composa le numéro d'un ancien commissaire de police qui depuis sa mise à la retraite était installé en Dalécarlie, près du lac Siljan. Non seulement les deux hommes avaient le même âge mais ils étaient aussi nés le même jour – ce qui, vu le contexte, pouvait paraître de l'humour. Le commissaire savait qu'il allait recevoir cet appel après le passage du facteur vers 11 heures du matin, et il prenait son café en attendant. Cette année, le téléphone sonna dès 10 h 30. Il décrocha et ne s'embarrassa même pas des préambules."
"C'était maintenant devenu un événement annuel. L'homme qui recevait la fleur fêtait ce jour-là ses quatre-vingt-deux ans. Il sortit le paquet de l'enveloppe et retira le papier cadeau. Puis il souleva le combiné du téléphone et composa le numéro d'un ancien commissaire de police qui depuis sa mise à la retraite était installé en Dalécarlie, près du lac Siljan. Non seulement les deux hommes avaient le même âge mais ils étaient aussi nés le même jour – ce qui, vu le contexte, pouvait paraître de l'humour. Le commissaire savait qu'il allait recevoir cet appel après le passage du facteur vers 11 heures du matin, et il prenait son café en attendant. Cette année, le téléphone sonna dès 10 h 30. Il décrocha et ne s'embarrassa même pas des préambules."
Ce sont les premières lignes du roman.
Le Pitch: Mikael Blomkvist, journaliste embourbé dans une affaire de diffamation à l'encontre d'un magnat des affaires, se voit proposer par un ancien homme d'affaires, Henrik Vanger, une mission: résoudre le mystère de la disparition de sa petite-nièce Harriet, disparue un jour de 1966 sans laisser de traces. Assassinat? Probablement, d'autant plus que la dynastie Vanger est dévorée de l'intérieur par des haines familiales. De dossiers en dossiers d'enquête, le mystère semble s'épaissir, jusqu'au jour où un infime détail va bouleverser toutes ses convictions. Accompagné par Lisbeth Salander, fouineuse professionnelle au parcours trouble, il s'apprête à résoudre le mystère des fleurs séchées, réveillant ainsi de vieilles haines...
Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, quel titre bien trouvé... Comme si Stieg Larsson s'était acharné à nous dépeindre les moindres facettes des crimes misogynes dans leurs aspects les plus glauques et les plus inquiétants. Attention cependant, si vous êtes assez fragiles côté violence, je vous déconseille de le lire. Avec des viols et des tortures en direct, rien n'est épargné au lecteur. Enfin, last, but not least, chaque chapitre s'ouvre sur des statistiques à vous faire hérisser les poils à propos des violences infligées aux femmes en Suède. Si vous êtes dotés d'un cerveau, vous aurez sans doute compris que l'ambiance est vraiment bien noire. Elle m'a un peu rappelé celle de Daisy sisters de Henning Mankell. Puis apparaît cette petite île paumée du bout de la Suède, pleine de brume et de mystère, où vivent les membres de la richissime famille Vanger en vase clos, une communauté pourrie depuis plus de quarante ans par le meurtre d'un de ses membres, et le véritable casse-tête policier qui s'ensuit. Et bon, on ne va pas se mentir les amis, ce n'est pas ce que l'on pourrait appeler une jolie petite famille: il y a des nazis qui passent leur vie à insulter leurs enfants, à boire et à battre des gens, avec une fâcheuse tendance à flirter avec l'intégrisme religieux... Et pour la petite touche lyrique, l'histoire des petites fleurs séchées... Bien mignon tout ça! Vingt-quatre suspects, et aucune réponse trouvée. C'est donc une véritable chasse aux fantômes qui attend Mikael et Lisbeth, où le moindre détail compte. Et vous savez le meilleur? Comme on suit l'apparition de nouveaux indices en même temps que Mikael on peut nous même formuler nos propres hypothèses, et se prendre pour l'Inspecteur Barnaby ou, à défaut, Louis la Brocante. Ca pèse, hein?
Rien qu'avec eux, c'est tout un monde qui s'ouvre à nous. Au travers de Mikael Blomkvist, journaliste économique, le traqueur des affaires financières, et pas de la gnognotte. Pour faire simple, Mikael fait un peu le wikileaks de service, et il ne va pas se gêner pour mettre son nez dans les trafics fumeux des grands patrons. Détournements de fonds, corruption... Ne vous attendez pas à voir passer Cahuzac mais si vous aimez étudier les scandales financiers, vous êtes tombés pile là où il faut! Mais si ce n'est vraiment pas votre tasse de thé, tant pis. Il reste plein d'autres choses à découvrir...
Eh oui, n'oublions pas que c'est un bon gros polar à la suédoise! Ambiance, ambiance... saumon fumé? Ok, je sors!
Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, quel titre bien trouvé... Comme si Stieg Larsson s'était acharné à nous dépeindre les moindres facettes des crimes misogynes dans leurs aspects les plus glauques et les plus inquiétants. Attention cependant, si vous êtes assez fragiles côté violence, je vous déconseille de le lire. Avec des viols et des tortures en direct, rien n'est épargné au lecteur. Enfin, last, but not least, chaque chapitre s'ouvre sur des statistiques à vous faire hérisser les poils à propos des violences infligées aux femmes en Suède. Si vous êtes dotés d'un cerveau, vous aurez sans doute compris que l'ambiance est vraiment bien noire. Elle m'a un peu rappelé celle de Daisy sisters de Henning Mankell. Puis apparaît cette petite île paumée du bout de la Suède, pleine de brume et de mystère, où vivent les membres de la richissime famille Vanger en vase clos, une communauté pourrie depuis plus de quarante ans par le meurtre d'un de ses membres, et le véritable casse-tête policier qui s'ensuit. Et bon, on ne va pas se mentir les amis, ce n'est pas ce que l'on pourrait appeler une jolie petite famille: il y a des nazis qui passent leur vie à insulter leurs enfants, à boire et à battre des gens, avec une fâcheuse tendance à flirter avec l'intégrisme religieux... Et pour la petite touche lyrique, l'histoire des petites fleurs séchées... Bien mignon tout ça! Vingt-quatre suspects, et aucune réponse trouvée. C'est donc une véritable chasse aux fantômes qui attend Mikael et Lisbeth, où le moindre détail compte. Et vous savez le meilleur? Comme on suit l'apparition de nouveaux indices en même temps que Mikael on peut nous même formuler nos propres hypothèses, et se prendre pour l'Inspecteur Barnaby ou, à défaut, Louis la Brocante. Ca pèse, hein?
Le tout traité avec un style démentiel, plein d'ironie et de sarcasmes, tout en délicatesse et spiritualité... Petit extrait de "Mikael consulte ses mails":
"Le premier mail qu'il ouvrit était de demokrate88@yahoo.com et disait: J'ESPERE QU'AU TROU ON TE FERA SUCER DES BITES SALOPARD DE COMMUNISTE. Mikael archiva le mail dans un dossier intitulé 'Critique intelligente'."
Vous voyez le truc?
Après avoir passé deux semaines à le lire, les personnages sont presque devenus de vieux amis."Le premier mail qu'il ouvrit était de demokrate88@yahoo.com et disait: J'ESPERE QU'AU TROU ON TE FERA SUCER DES BITES SALOPARD DE COMMUNISTE. Mikael archiva le mail dans un dossier intitulé 'Critique intelligente'."
Vous voyez le truc?
Rien qu'avec eux, c'est tout un monde qui s'ouvre à nous. Au travers de Mikael Blomkvist, journaliste économique, le traqueur des affaires financières, et pas de la gnognotte. Pour faire simple, Mikael fait un peu le wikileaks de service, et il ne va pas se gêner pour mettre son nez dans les trafics fumeux des grands patrons. Détournements de fonds, corruption... Ne vous attendez pas à voir passer Cahuzac mais si vous aimez étudier les scandales financiers, vous êtes tombés pile là où il faut! Mais si ce n'est vraiment pas votre tasse de thé, tant pis. Il reste plein d'autres choses à découvrir...
Eh oui, n'oublions pas que c'est un bon gros polar à la suédoise! Ambiance, ambiance... saumon fumé? Ok, je sors!
Bon, le Mikael, Il trouve quand même le moyen de se faire tirer dessus comme un lapin pendant qu'il fait son jogging autour d'une île paumée mais à part ça, tout va bien. Il a également la fâcheuse tendance de mettre dans son lit précisément les personnes qui ne devraient pas s'y trouver. Il ne se facilite pas la vie, en bref, ou des fois il est juste un peu con.
J'ai eu un véritable coup de coeur pour le personnage de Lisbeth, une formidable lame affûtée. Intelligente, marginale, brisée, elle est un génie de l'investigation. A cela s'ajoute un côté rebelle, ce qui me donne juste envie de voir ce que cela va rendre en film. On pourrait la prendre pour une anti-héroïne, rien qu'avec son côté psychopathe et ses vengeances euh... non, là il n'y a vraiment plus d'adjectifs pour le dire. Si je vous parle de sadisme, d'aiguilles et d'accessoires de torture? Bon, au moins, elle n'exerce ses petits talents que sur de grosses ordures, ça pourrait être pire! Quant à son sens de la répartie *bave bave*. Elle en jette Lisbeth, et elle pulvérise le stéréotype de la compagne un peu niaise qui reste accrochée au bras de son superbe James Bond comme une moule à son rocher.
Elle jure, elle se bat, elle se fiche des carcans de la mode... On pourrait presque l'appeler féministe, malgré le fait que si elle existait elle m'enverrait certainement en enfer pour ça. Tant pis, on l'aime bien quand même 😊
J'ai eu un véritable coup de coeur pour le personnage de Lisbeth, une formidable lame affûtée. Intelligente, marginale, brisée, elle est un génie de l'investigation. A cela s'ajoute un côté rebelle, ce qui me donne juste envie de voir ce que cela va rendre en film. On pourrait la prendre pour une anti-héroïne, rien qu'avec son côté psychopathe et ses vengeances euh... non, là il n'y a vraiment plus d'adjectifs pour le dire. Si je vous parle de sadisme, d'aiguilles et d'accessoires de torture? Bon, au moins, elle n'exerce ses petits talents que sur de grosses ordures, ça pourrait être pire! Quant à son sens de la répartie *bave bave*. Elle en jette Lisbeth, et elle pulvérise le stéréotype de la compagne un peu niaise qui reste accrochée au bras de son superbe James Bond comme une moule à son rocher.
Elle jure, elle se bat, elle se fiche des carcans de la mode... On pourrait presque l'appeler féministe, malgré le fait que si elle existait elle m'enverrait certainement en enfer pour ça. Tant pis, on l'aime bien quand même 😊
Après ça, j'espère juste que le second tome sera à la hauteur, ce qui risque d'être difficile dans la mesure où la prochaine intrigue devra être aussi savoureuse que ce labyrinthe de rancune familiale.
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